Wednesday Night.
Mano Solo passait en fond, le petit papier cerise devait se cacher, bien au chaud, plié en quatre au milieu de ses congénères, pas par lâcheté mais par plaisir, le vin blanc à la pistache n'avait pas vraiment son parfum, et le magazine à la couverture recouverte par Klimt et son baiser n'était pour une fois pas devant les autres dans la boîte contre la fenêtre. Elle m'a laissée face au miroir et éteignait les flammes à chaque seconde ou presque, je me suis surprise à espérer que cela devait être pour n'en laisser qu'une seule allumée. L'absinthe n'avait pas le goût des autres soirs, le chocolat non plus, et les cristaux de sucre ne se sont toujours pas enfuis du sac vert. Ses pas ont résonné mille fois plus intensément que tous ceux qui ont suivi, quelques jours plus tard ou après, et les feuilles colorées qu'elle balançait dans l'air froid, imprimées de toutes nos futures maisons, ont résisté toute la nuit, même sur les bandes rayées de l'asphalte. Friday Night est affiché sur mon mur depuis des mois, entre l'affiche et l'imbécile, peut-être ne l'a-t-elle pas encore vu. Je ne m'en lasse pas, comme les mots le souvenir est toujours différent sans ne jamais rien perdre de sa beauté. Les battements de mon coeur ne s'arrête plus, cela avait commencé bien avant la prise de ces petits cachets blancs, peut-être ne se rend-elle pas compte que c'est elle qui l'a réveillé. Et puis cette fille qu'elle ne reconnait jamais et qui dit que nos messages pourrait faire un roman, je serai Cap d'envoyer l'Histoire à tous les éditeurs, de les harceler pour qu'ils acceptent la publication et de lui glisser le livre à l'auteur anonyme dans sa boîte aux lettres.
Ce soir le rouge à lèvres sera sans doute un peu trop intense dans sa couleur Rouge baiser.